Cafephilos Forums Les cafés philo Initiation à la philosophie (Groupe Livinglab-Réginald) Genève Séance 1 : un cours d’initiation à la philosophie par les auteurs (les slides): vendredi 18.09.2020 à19h00

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    René
    Maître des clés

      Ci-dessous les slides du contenu du cours n°1. Ils peuvent servir de support à votre mémoire. A l’occasion, je les compléterai de commentaires pour compenser le fait que la plupart sont présentés à l’état brut.
      Pour élaborer ce cours, je me suis essentiellement basé sur l’ouvrage « Penseurs Grecs avant Socrate (GF. Flammarion) et de l’excellent cours d’Annick Stevens que l’on trouve ici).

      Merci de votre attention et de vos remarques.
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      Ce que pense Aristote (soit plus de 2 siècles après) des présocratiques (Thales, Anaximène, Héraclite, Empédocle…)
      « La plupart des premiers philosophes pensèrent que seuls les principes de type matériel étaient principes de toutes choses (…), tandis que la substance subsiste en changeant d’affections, ils disent que c’est cela l’élément et le principe des étants (toute chose existante) ; et c’est pourquoi ils estiment qu’il n’y a ni génération, ni destruction, parce que cette sorte de nature est toujours conservée […]. En effet, il doit y avoir une certaine nature, soit une, soit multiple, à partir de laquelle tout le reste naît, tandis qu’elle est toujours conservée. Quant au nombre et au type d’un tel principe, ils ne disent pas tous la même chose. Thalès, le fondateur de ce genre de philosophie, dit que le principe est l’eau (c’est pourquoi aussi il déclarait que la Terre repose sur l’eau) ; il fut peut-être conduit à cette conception en voyant que la nourriture de toutes choses est humide et que le chaud lui-même en naît et en vit (or ce d’où elles viennent est le principe de toutes choses) ; c’est donc pour cela qu’il adopta cette conception, et à cause du fait que toutes les semences ont une nature humide, or l’eau est le principe de la nature des choses humides. […] Anaximène et Diogène posent l’air comme antérieur à l’eau, et, parmi les corps simples, ils le préfèrent comme principe, tandis que Hippase de Métaponte et Héraclite d’Éphèse posent que c’est le feu, et Empédocle les quatre éléments, ajoutant à ceux qu’on a cités la terre comme quatrième ; ces éléments demeurent toujours et ne sont pas soumis au devenir, si ce n’est quant à leur nombre plus ou moins grand, selon qu’ils sont rassemblés ou séparés, formant une seule chose ou venant d’une seule chose. » (Aristote, Métaphysique A 3, 983b 6 – 984a 11)

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      « Apeiron », néologisme d’Anaximandre, est composé du « a » (Alpha) privatif et de « peras » (la limite). Que l’on traduit par : l’illimité et/ou l’indéterminé, c’est éventuellement quelque chose proche de l’infini (ces termes ne sont pas des synonymes). Mais la distinction opérées pas Anaximandre pose une première pierre dans le jardin de la philosophie.
      A partir de lui, se pose la question de ce qui est premier : la matière (les éléments de base, l’eau, le feu, la terre, l’air…) ou les principes (les lois, la logique, le logos (l’intelligible), lesquels animeraient ensuite la matière.
      Et, à partir de là, 3 niveaux de question se posent :
      – Comment la matière de base s’organise-t-elle (les planètes, le vivant, les éléments, la physique en général) Qu’est-ce qui les meut ?
      – Si les principes précèdent la matière, de quelle sorte d’intelligence sont-elles ?
      – Si les principes et la matières sont simultanés, voire, co-extensifs l’un à l’autre, quelles sont leurs interactions ?
      Bien entendu, toutes ces questions impliquent que l’intelligence peut tout à la fois, les poser et de là, en obtenir des réponses.

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      Ci-dessous, un extrait d’un fragment de texte d’Empédocle. Il annonce un double discours en posant une question : comment la succession éternelle (un cycle) de deux phases s’enchainent-elles continûment ? En effet, à une phase de contraction succède une phase de dispersion et entre les deux, que se passe-t-il ? Pourquoi la contraction n’est-elle pas infinie ?
      Selon Empédocle, c’est par ces phases que le monde se construit (se rassemble, se lie), mais aussi qu’il s’autodétruit (se disperse, se délie). Les forces responsables de ces mouvements sont nommées pour l’amour, attraction, unification, et pour la haine, la séparation, elles sont nommées haine, discorde. De fait, les mêmes forces et les mêmes matières confèrent à tout ce qui existe dans l’univers une certaine parenté car elles s’unissent dans un mouvement de contraction / dispersion (c’est une sorte de panthéisme avant l’heure, mot inventé entre le 16 et le 17ème à la suite des oeuvres de Spinoza).

      « 17. Je vais t’annoncer un double discours. A un moment donné, l’Un se forma du Multiple ; en un autre moment, il se divisa et de l’Un sortit le Multiple. Il y a une double naissance des choses périssables et une double destruction. La réunion de toutes choses amène une génération à l’existence et la détruit ; l’autre croît et se dissipe quand les choses se séparent. Et ces choses ne cessent de changer continuellement de place, se réunissant toutes en une à un moment donné par l’effet de l’Amour, et portées à un autre moment en des directions diverses par la répulsion de la Haine. » Source : Philoctetes)

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      Les présocratiques ouvrent une réflexion sur l’origine des choses, du monde, de la vie, mais sans vouloir passer par les vérités révélées (les religions).
      Ce n’est pas qu’ils souhaitent rejeter les dieux de façon absolue, mais dans la Grèce Antique, il y a une diversité de religions qui rapportent tant de versions différentes que la raison s’impose pour essayer de distinguer ce qui a le plus de chance d’être vrai ou faux. En effet, s’il y a quelques dieux qui existent ou préexistent à ce que l’on voit (les étants), ils ne peuvent être contraire à un principe de raison (un logos). Ils doivent être « intelligibles ».

      A partir de là 3 niveaux de question se posent :
      – Comment la matière de base s’organise (les premiers éléments de base, les planètes, le vivant, la physique en général) ?
      – Les principes précèdent-ils la matière ou est-ce l’inverse ? De quelles logiques (intelligibilité) la matière et les principes sont-ils ?
      – Si les principes et la matière sont simultanés, voire, coextensifs l’un à l’autre, quelles sont leurs interactions ? Comment en rendre raison ?

      C’est par la suite, avec les sophistes et la période classique, que vont se poser avec une acuité grandissante les questions d’éthique, de morale, de justice, de politique, du sens de la vie, du souci de sauver son âme et de celui de connaître une vie belle, honorable et heureuse.

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