Cafephilos Forums Les cafés philo Pensées critiques, anti-covid et anti conspirationnistes de la gestion du Covid. Semaine 8 (mi mai 2022). Barbara Stiegler, l’idéologie des biais cognitifs + Anna Soto, comparer la physique et la biologie + Pierre Sonigo.

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  • #6277
    René
    Maître des clés

      Barbara Steigler, Bibliothèque de Bordeaux, mai 2022)

      Une présentation préalable
      Il y a 3 grands angles par lesquels on peut critiquer les biais cognitifs :
      1° L’angle idéologique sous la double contrainte du capitalisme financier et celui des idéologies politiques de droite qui lui sont affidées.
      2° L’angle purement cognitif qui induit l’idée que le cerveau pense “mal” mais, s’il était doté de la bonne éducation, il pourrait accéder à la vérité des choses.
      3° L’angle socio-anthropologique qui réhabilite des rapports de domination entre les bien-pensants et les mal-pensants, par opposition à une approche “sociale” et éco systémique des théories de la raison.

      J’ai déjà traité ce sujet dans un message précédant (en lien avec Gerald Bronner et la commission : Les Lumières à l’ère du numérique. (Voir ici). Si bien que je me contente ci-dessous de rédiger une synthèse.

      Une synthèse :
      1° L’angle idéologique du néo-capitalisme financier.
      Encore faut-il repérer que les biais cognitifs cachent une idéologie, que beaucoup perçoivent comme “une science”. Il s’agit néanmoins d’une idéologie (c-à-d, un système de penser qui ne repose pas sur une analyse objective de la réalité, et qui se propose de répondre aux problèmes de la société qui en adopte les postulats). Les principaux postulats peuvent s’énoncer comme suit : nos processus de raisonnement sont basés sur deux systèmes, le 1 et le 2. Le 1 est rapide, intuitif, le 2 est long, procédural, fatiguant à l’usage. Le 1 est trompeur et incapable de rendre compte de la vérité sur les choses, ce qui n’est pas le cas du 2. Dans les faits, la théorie est plus “fine” que cela (voir ici la conf. de Thomas Boraud, chercheur en neurosciences. 2021. Cnam), mais il nous importe, ici, de souligner l’usage induit par les postulats en question : celui de la dénonciation des erreurs de la pensée laisse supposer que la “pensée” réfléchit trop rapidement (intuitivement) pour le faire sans erreurs. Tandis que la compétence du “bien penser” est le fait de ceux qui manipulent les statistiques, ceux qui maitrisent les méthodes et qui forment ainsi des raisonnements “exacts”.

      En conséquence, il revient aux “sachants”, désignés par le gouvernement et les médias, de vous dicter la “vérité” à suivre. Elle suggère aux bons élèves de reconnaître ceux qui ont raison, elle incline à penser que vous n’êtes pas qualifiés pour réfléchir par vous-même dans les domaines où vous n’êtes pas formé.
      Et, si par mégarde, vous vous y autorisez, elle vous convainc que vous êtes un âne, sinon un complotiste, que vous vous laissez aller à la pensée instinctive du singe qui habite en vous.

      L’idéologie que dénonce Barbara Steigler est surtout celle du capitaliste financier, lequel s’oppose à un capitalisme pondéré et basé sur une économie réelle. Le capitalisme financier est réglementé par les gouvernements (G7 et G20) qui, avec la complicité des Gafam, des grandes multinationales et des médias s’évertuent à faire marcher les populations au pas (bio-pouvoir, Foucault). Il s’agit de faire vivre la société dans la peur et la précarité, d’en isoler les membres de sorte à les désocialiser pour mieux les contrôler, et de leur faire croire que l’obéissance et la discipline les sortiront d’affaire. Médias, gouvernement et capitalisme financier font tous usage de l’idéologie des biais cognitifs et autres nudges pour influencer l’opinion publique pour la convaincre, par exemple, que :
      • seul un vaccin peut nous guérir d’un nouveau virus
      • que la distribution d’armes peut arrêter la guerre,
      • que le réchauffement climatique est contrôlable sans modifier notre mode de vie,
      • que le progrès est infini
      • que le plus fort l’emporte toujours, et que “nous” (les USA + l’Europe) sommes les plus forts du monde, en plus d’être du côté du bien, car nous serions les Lumières démocratiques du monde.
      • qu’il n’y a pas d’autres buts et raisons à l’économie d’un pays que de toujours croitre, que de toujours dominer son voisin, sinon, c’est lui qui nous domine ((Principe de la guerre préventive datant de Thucydide Vème. Av. J.-C.).

      Le résumé “actualisé” en image du Système 1 et 2 de la théorie des biais cognitifs
      Ci-dessous, la couverture du dernier livre de Daniel Kahneman 2021. Noise

      La contre-théorie à celle des biais cognitifs, l’approche anthropologie et socialisante du fonctionnement du cerveau (et de la raison).

      Dan Sperber et Hugo Mercier se représentent les opérations de raisonnements conduites par une succession d’inférences intuitives. Image ci-dessous.

      Le cerveau, par nature, est vide (s’il n’est connecté à aucune perception). Il infère (du latin infero, mettre en avant, produire, alléguer, conclure), autrement dit, il induit, il établit un lien entre une chose et une autre à partir d’une prémisse (d’un fait, d’une observation, d’un sentiment, d’une autre raison, etc).
      > A partir de là, une intuition “non consciente” se forme qui conduit à une représentation “consciente”, mais basées sur des intuitions, c’est alors une intuition des représentations. Cette représentation intuitive inspire l’intuition des raisonnements, que la raison peut examiner de façon plus formelle et délibérée. C’est ainsi qu’une construction argumentée devient possible. C’est à ce stade que l’on observe et que l’on met en forme la schématisation et le formalisme de nos raisonnements. Schéma ci-dessous.

      Dan Sperber et Hugo Mercier décrivent une genèse de la raison, ils en montrent les étapes et élaborent une proposition théorique (une heuristique pertinente, mieux qu’un modèle) dont la portée explicative est de fait plus vaste, plus inclusive que l’approche cognitivo-comportementale des biais cognitifs.

      Des ressources pour approfondir :
      Une recension de L’Enigme de la raison dans Open Edition.
      Les auteurs étaient les Invités du Matin France Culture.
      Dan Sperber, invité par la Tronche en biais.
      Hugo Mercier invité par la Tronche en biais.
      – Daniel Kanheman dans les Matins de France-Culture (octobre 2021). Ici..
      dans cette conférence (sept 2021, Ici), le chercheur en neurosciences, Thomas Boraud, décrit très bien les processus de décision et “ses bruits”.
      – Les auteurs (avec Hugo Mercier) étaient à France Culture (ici) dernièrement pour parler de leur dernier ouvrage :L’énigme de la raison.

      #6282
      René
      Maître des clés
        Pierre Chaillot explique comment la codification des actes de la santé contrecarre la santé publique

        Comment, par des statistiques et la pratique du codage des actes hospitaliers, les chiffres sont manipulés de toute part selon une diversité d’acteurs (l’hôpital, l’OMS, des différentes administrations de la santé, le ministère de la santé…), chacun cherchant à montrer bonne figure, mais le tout se fait au détriment de la santé effective des populations. Il s’agit-là d’une corruption systémique administrative.
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        Comment la prescription du Rivotril coincide avec les taux de mortalité en Ephad.
        Voir la démonstration de Pierre Chaillot ici. Durée 18mn.

        Une prise de notes :
        Cette vidéo fait suite à des témoignages exprimés lors d’une session extraordinaire de l’assemblée nationale en juin 2020.
        On y apprend que des groupes d’intervention rapide ont été mis en place à la suite du “décret Rivotril”. L’article 12-3 du chapitre 7 du Décret n° 2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire qui décrète une dérogation au Code de la santé publique.
        Les chiffres indiquent une corrélation exacte entre le nombre de morts et la prescription de Rivotril. De plus, on observe que certains centres de santé en ont particulièrement abusé. Il est raisonnable d’y soupçonner des pratiques d’euthanasie sauvage, et qu’une enquête soit diligentée.

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        René Guichardan, café philo d’Annemasse.
        > Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse, ici.
        > Lien vers notre forum anti-covid, anti complotisme ici.
        – Lien vers notre forum sur le thème de la guerre Russo-Ukrainienne.
        > Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici)

        #6342
        René
        Maître des clés

          1° Pourquoi on ne peut comparer les sciences de la physique et de la mécanique aux sciences du vivant ?
          Voir ici la vidéo d’Anna Soto.????
          2° Qu’est-ce que la démocratie sanitaire ? Barbara Steigler, cliquer ici (on peut passer les 15ères mn d’intro).
          3° Les leçons des pandémies du passé. Par le chercheur-biologiste Pierre Sonigo Inserm (cliquer ici).

          L’une des slides de l’intervention de la biologiste Anna Soto : pourquoi les sciences du vivant ne répondent pas du même formalisme que les sciences physiques ?
          – La biologie, c’est d’abord du changement, tandis que les lois de la physique sont stables.
          1° De la difficulté à définir un cas limite (un état par défaut équivalent à l’inertie).
          2° invariants et symétrie conservés.
          3° Les possibles, en physique, sont prédéterminés. En biologie, ils sont plus ouverts (théorie de l’émergence).


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          Une interview de Georges Kuzmanovic : ancien porte-parole de Mélenchon. Il dénonce son “changement” et nous livre son interprétation du conflit russo-ukrainien. Je (René) l’ai trouvé très pertinent. Voir ici.

          Slide issu de l’intervention d’Anna Soto

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