Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre ». Blaise Pascal. Sujet pour le 06.01.2014 + restitution du débat

3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
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  • #4803
    René
    Maître des clés

      Bonjour et bonne année à tous :cheer:

      Une pensée de Pascal a été évoquée lors du partage de nos victuailles après le dernier débat :
      « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »
      Blaise Pascal (1623-1662 – Pensée, B139, Divertissement)

      Prenons cette citation comme point de départ de notre prochain débat 😉 .

      Pour en savoir davantage sur Pascal :
      – ici un article de Raphael Enthoven dans le JDD
      – L’excellent cours de Simone Manon sur son blog
      – Une vie, une œuvre de Blaise Pascal sur Espace 2
      – Pour une rapide mise en contexte : la chronique de François Noudelmann accueillant Pierre Guenancia pour Divertissements pascaliens (Hermann)

      Bonne Année 2014

      #4805
      René
      Maître des clés

        Chacun connaît cette autre citation de Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point»,
        elle fait référence à une structure de la pensée (un ordre) : le cœur est doté d’une véritablement logique (un savoir, une perception) et la raison est également dotée d’un ordre de connaissance et de perception.

        La question est : que sait le cœur d’une part, et d’autre part, que connait la raison ? Que nous disent ces deux ordres de savoir de nous-mêmes et du monde autour de nous ?

        Mais faisons un tour de table pour énoncer, ceux qui le souhaitent, ce qu’évoque la citation première (celle du sujet). Puis, creusons (comment nous nous comprenons ?), et voyons ce que dit vraiment Pascal, comment sa pensée s’articule ce que nous disons, et au contexte d’aujourd’hui ?

        #4808
        René
        Maître des clés
          Restitution résumée du débat
          (Pour le confort de notre lecture, les redites et les hors sujets ne sont pas retranscrits. Par ailleurs, des pauses sont insérées, elles définissent des blocs à peu près cohérents des sous-thématiques traitées dans le débat général)
          Ps. : si vous souhaitez contribuer à la relecture et à la correction de nos textes, merci de nous contacter. 🙂

          « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »
          Blaise Pascal (1623-1662 – Pensée, B139, Divertissement)

          – Attribuer tout le malheur des hommes au fait de ne pas savoir rester dans sa chambre, ça me parait beaucoup, et d’ailleurs faut-il rester dans sa chambre au détriment de la rencontre d’avec l’autre ?
          – Au fait de sa victoire, Alexandre le Grand, qui se trouve fort bien entouré, est heureux de rester dans sa chambre.
          – Pour remettre dans le contexte, ce n’est pas une injonction à rester dans sa chambre mais c’est une invitation à « être », sachant que, par ailleurs, tout nos souhaits et désirs sont vains.
          – Il est question d’un « savoir » rester dans sa chambre, l’idée d’une compétence est requise.
          – La citation est en rapport avec le fait de n’être jamais satisfait avec ce que l’on a.
          – Oui, la phrase n’est pas à interpréter dans un sens littéral.
          – En fait, l’homme s’ennuie et recherche ce qu’il n’a pas, il est donc toujours inquiet et ne parvient jamais obtenir ce qu’il veut.
          – La vie se résume à occuper l’ennuie avant de mourir, ou alors à lui chercher un sens au-delà des contingences.
          – Est-ce le fait d’être en contact avec les autres qui pose problème ?
          – Aujourd’hui, avec Internet, on reste dans sa chambre. On croit être dans le monde alors qu’on est dans une solitude, il faut effectivement sortir de sa chambre.
          – Dans cette citation, Pascal condamne le divertissement en tant qu’il est une fuite de la mort, de la misère et de l’ignorance.
          – Je cite Montaigne : toutes nos agitations sont farcesques. (« La plupart de nos vacations sont farcesques. » Essai III chap.10).
          – C’est désespérant et désespéré. On sort de sa chambre parce qu’on est insuffisant pour soi-même, mais l’Autre, également, finit par être insuffisant. Il y a donc un pessimisme radical dans cette pensée.
          – A quel repos Pascal pense-t-il ? Un repos religieux, créatif ou autre ?
          – L’homme ne sait pas rester « calme » et « en repos », j’y vois une incapacité à être stable, constant, serein. Mais il y a une contradiction avec l’idée d’être curieux, ouvert, or Pascal était « inventeur » ouvert et curieux.
          – Pascal dit quelque chose de cet ordre, la meilleure façon de devenir soi-même, c’est de se rendre disponible aux voies (voix?) venues d’ailleurs.
          – Nous sommes dans le rapport à la fuite comme le confirme cette autre citation de Pascal : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. »
          – Tout le bonheur de l’homme viendrait-il du fait de savoir rester seul dans sa chambre, est-ce un idéal Zen avant l’heure ?
          – On peut dire tout et son contraire à propos de cette citation, n’est-elle pas une boutade de la part de Pascal ?
          – Il est clair qu’il y a une critique du divertissement en ce sens où l’homme fuit naturellement les problématiques de la mort, c’est-à-dire, l’idée de sa propre fin. Mais admettons que je ne fuie rien, quelle autre problème cela pose, savoir rester dans sa chambre ne suffit pas à faire solution, n’est-ce pas ?
          – Un homme sans divertissement est capable du pire (référence au roi de Giono), est-ce que cela revient à dire : connais-toi-même ? C’est-à-dire, au lieu de t’agiter dans le monde, il convient de passer par une phase d’introspection, et donc de savoir rester dans sa chambre.
          – Il faut cultiver son jardin (Voltaire) dans sa chambre.
          – La seule chose qui tire Pascal d’affaire, c’est la foi, il faut un supplément de croyance, car de son point de vue, même la connaissance est limitée.
          – C’est bien la foi, et non pas le religieux qui sauve Pascal. A ce titre, le « connais-toi toi-même » de Montaigne, ainsi que celui des autres philosophes, est vain.
          – Heidegger prône l’ennui pour se retrouver soi, cet état n’est donc pas négatif, il est un arrêt nécessaire sur le chemin du « Connais-toi toi-même ».
          – Si je me connais, je deviens comme une fontaine, une source jaillissante pour autrui, c’est ainsi que je comprends cette phrase.
          – Je pense à cette phrase qui dit : il faut d’abord remplir son poumon et ce qui déborde est pour les autres.
          Pour se connaître soi, on a besoin des autres, ils sont un miroir à soi-même dans lequel, par le jeu des interactions, nous nous révélons.
          – Donc, même dans l’idée de se connaitre soi-même, il faut sortir de sa chambre.

          (PAUSE 1)

          – Y a-t-il des raisons qui ne nous poussent pas à être toujours en dehors de notre chambre ?
          – Pascal parle de tout le monde, et tous les philosophes évoquent cette fuite de soi, la peur de la mort qui l’accompagne. Et, ce n’est pas au contact des autres que l’on va finir par résoudre ce problème.
          – Pour Pascal, l’homme est un être in-tranquille, il ne dit pas qu’il doit rechercher la tranquillité ou le savoir.
          – La solution de Pascal est la ferveur totale, tout mathématicien qu’il est par ailleurs.
          – Pour Pascal, le chasseur ne va pas à la chasse pour ramener une proie, le plaisir de chasser l’emporte sur l’intérêt de la proie pour elle-même, ce divertissement est une fuite car il ne résout pas le problème de sa propre fin.
          – Pascal connait une expérience mystique en laquelle il voit la raison de Dieu, et il conceptualise cette expérience comme étant l’ordre de la pensée de la charité.
          – Il conceptualise aussi deux autres ordres de pensée, 1) l’ordre de l’esprit (la pensée scientifique, la géométrie, etc.) et 2) l’ordre de la pensée du corps et de la chair (la pensée « sociale » et des choses de la vie)
          – Il y a donc 3 ordres de pensée : 1) l’ordre de la pensée de la chair, 2) l’ordre de la pensée scientifique et 3) l’ordre de la pensée de la charité (spirituelle).

          (PAUSE 2)

          – Pascal dit qu’on aime une personne que pour les qualités qu’elle a, il veut dire que le fond (l’âme) de la personne nous échappe et que nous sommes réduits à aimer des qualités qui ne reflètent que la surface de la personne.
          -Comment repenser les concepts de Pascal avec les connaissances que nous avons aujourd’hui ?

          – On peut aimer une personne pour le vide qu’elle comble, mais aussi pour la part d’elle-même qui ajoute à la nôtre.
          – Je rapproche les idées de Pascal à cette parole d’un moine zen : si vous voulez trouver le sens, cessez de courir après autant de choses. Il y aurait un rapport entre la volonté de cesser la souffrance des disciplines orientales, et la démarche de Pascal d’être touché par une vérité.
          – Je trouve que ça se rapproche assez bien de ce que les modernes nomment « la condition humaine », de cette impossibilité à trouver « satisfaction ». Il faudrait savoir ce que Pascal entend par la paix de l’âme.
          – Je pense à C. Bobin qui dit : Deux choses nous sont aussi essentielles que l’eau et la lumière pour les arbres, la solitude et les échanges pour les êtres humains.
          – On peut accepter l’idée que les gens qui se divertissent toujours sont en extériorité et en fuite par rapport à eux-mêmes, mais si on reste tranquille, est-ce qu’on se trouve pour autant, j’ai le sentiment que ce n’est pas si automatique que cela.
          – La chambre est une métaphore intérieure où revenir en soi nous permet de nous découvrir.
          – Pascal invite à revenir vers le christianisme, et la chambre est en rapport avec une vision ascétique de la religion, à ce titre, la souffrance est un bien.
          – Oui, Pascal était janséniste, ce n’était pas un gai luron.
          – Comment rapporter cette pensée aux connaissances que nous avons aujourd’hui ?
          – Si je suis confronté à moi-même et que je souffre, est-ce que ces souffrances ont un rôle à jouer dans la révélation de qui je suis ?
          – Le malheur de l’homme vient de sa condition d’homme, il peut sortir, rester et faire tout ce qu’il veut, rien ne change « la condition humaine ».
          – Je pense qu’on peut « déconditionner » l’homme, et avoir notamment un rapport ouvert et positif à la vie. On peut être habité d’un surcroit de vie, c’est ce à quoi invite Pascal.
          – Pascal fait référence à la grâce, et cette grâce lui apparait comme « divine » ou relevant d’une autre réalité que celle de nos distractions terrestres.
          – Nietzsche a pensé à l’art plutôt qu’à Dieu pour résoudre ce problème du vide, quelqu’un sait-il ce qu’en pense Pascal ?
          – Pascal est mort à 39 ans et ses pensées sont des feuillets que son neveu a rassemblé, il n’avait pas terminé son œuvre.

          (PAUSE 3)

          – « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher » dit Pascal, mais que faisons-nous ici ?
          – Pour tuer le temps (rire)
          – « Se moquer de la philosophie » signifie se moquer de la rhétorique, des tergiversations sans fin, des errances de la pensée « scientifique » et de la chair. Selon Pascal, il y a un autre ordre de la pensée, celui de la charité, qui est la véritable philosophie.
          – Je comprends cette moquerie de la philosophie ainsi : la philosophie est une science, et révérer la philosophie antique est absurde car elle est à l’enfance de la pensée.
          – La critique de Pascal à l’endroit de la philosophie n’est pas un déni de celle-ci, elle est une invitation à actualiser sa pensée, un peu comme on demanderait à des scientifiques de ne plus penser selon des catégories obsolètes, aristotéliciennes, etc.
          – C’est pour cela qu’il faut se moquer de la philosophie, elle est un mouvement perpétuel de ce que l’on pense savoir.
          – Est-ce qu’il y a du darwinisme dans cette pensée ?
          – Pour Pascal « oui », un enfant qui grandit rejoue, par analogie, l’histoire de la pensée et de la philosophie.
          – Pascal est éventuellement un optimiste car il invite à renouveler continuellement sa philosophie, on constate en effet qu’il y a de nombreuses personnes qui s’assoient sur leur philosophie, elles n’en bougent plus.
          – Je crois que Pascal trouve la philosophie insuffisante car elle relèverait de l’ordre de la pensée scientifique, ce dernier est incapable de « comprendre » l’ordre de la pensée du cœur, tout comme l’ordre de la charité.
          – Que dit-il en fait ? Les interprétations sont infinies.
          – Ce qui me surprend en philosophie, c’est qu’on s’appuie tout le temps sur des textes anciens, où vais-je finir si j’écoute Schopenhauer, Heidegger, Nietzsche, Platon et les vieux croutons ? Se moquer de la philosophie, c’est bien. (rire dans la salle).
          – C’est en partant de vieux croutons que l’on peut élaborer une pensée dans une perspective.
          – Camus n’est pas un vieux crouton, et il faut lire les anciens pour situer la pensée des nouveaux, il y a une construction au fil du temps.
          – Je doute qu’il y ait une construction effective, on ne sort pas de la distraction.
          – Diogène se moquait véritablement de la philosophie de ses contemporains et pourtant, cela a créé une philosophie.
          – Par rapport aux vieux croutons, les Grecs ont posé les grandes questions et depuis, on ne change que la sauce, le mourir est inéluctable, et les problèmes qui vont avec également.

          (PAUSE 4)

          Pascal a mon respect en tant qu’homme souffrant et voulant souffrir, néanmoins le recours au christianisme est un vieux remède.
          – Pascal ne révère pas la religion après avoir méprisé les philosophes, il révère un mode de connaissance intuitif qui passe par le cœur. Il se moque de Descartes qui déduit au moyen de la seule logique que Dieu existe. Pour Pascal, cette logique n’est valable que pour ceux dont le cœur ne s’ouvre pas.

          – Il se moque de Descartes pour faire valoir quelque chose qui n’est plus de l’ordre de la philosophie mais de l’ordre d’un rapport à l’immédiat que Bergson reprendra d’ailleurs.
          – Cette intuition par le cœur vaudrait plus que toute une argumentation visant à démontrer l’existence de Dieu.
          – Je veux bien philosopher avec mon cœur, mais avec les dogmes de la religion, cela me gêne.
          – Pascal montre avant Kant les limites de la raison. Il montre qu’on ne peut remonter aux causes premières. Il a une révélation, il dépasse les dogmes et rapporte une autre connaissance, celle qui viendrait du cœur.
          – Lorsqu’on dit que la philosophie ne sert à rien, est-ce une déduction intellectuelle, ou est-ce une révélation selon laquelle un autre ordre de pensée nous parle ?
          – Et, si on se moque de la philosophie, est-ce qu’on renonce à expliquer sa pensée et à faire exercice de lucidité ?
          – Je critique une philosophie purement intellectuelle, où les controverses à l’infini n’enseignent plus rien, où le jargon et le style grammatical sont impossibles à lire. Les pensées de Pascal sont faciles à comprendre et pour cela, ça vaut la peine.
          – Aujourd’hui, on n’ajoute plus rien à la philosophie.

          (PAUSE 5)

          – Il me semble qu’il y a eu une évolution depuis la Grèce antique, on ne fait pas qu’habiller différemment les réponses premières. Un savoir s’est construit sur lequel on peut prendre appui sans avoir à tout recommencer depuis le début.
          – En même temps, si on dépouille le langage de son contexte et de son époque, peut-on dire que l’on répond aux questions fondamentales ?
          – Les sagesses que l’on trouve aux époques antérieures sont en écho à celles que l’on trouve aujourd’hui, ces dernières sont simplement exprimées dans un langage différent.
          – Chacun doit tracer par lui-même son chemin et l’exprimer dans son langage.
          – On pense avec les anciens, mais on les adapte au fil du temps en fonction de sa culture, de sa religion et de sa personne.
          – Est-ce que le panthéisme, l’animisme valent la pensée des religions, est-ce que tout se vaut et avons-nous affaire qu’à des changements de forme selon les époques et les lieux ?
          – Il faut se débarrasser des interprétations.
          – Il y a une complexité dans la relation que nous entretenons avec nous-mêmes, il y a un dialogue avec notre intériorité que l’on doit travailler, et on n’y parvient pas nécessairement.
          – On doit produire cet effort de formuler une pensée en travail et qui tente de traduire la part d’elle-même encore plongée dans l’informulé.
          – Que fait-on avec soi-même, que fait-on de « soi » avec sa propre pensée ? Sommes-nous pris dans des pensées artificielles ou vivons-nous des expériences qui nous révèlent ?
          – Suffit-il de vivre l’expérience et s’en est fini de notre travail, ou nous faut-il néanmoins poursuivre un travail de formulation et de confrontation à la pensée des autres ?
          – L’homme est-il plus sage aujourd’hui qu’il y a deux milles ans, sommes-nous moins violents ?
          – Comment mesurer une telle chose ? Notons que les sociologues enregistrent moins de violence aujourd’hui qu’hier, tant proportionnellement qu’en termes de chiffres bruts.
          – je doute que le monde soit plus sage aujourd’hui. Est-ce que défendre l’idée qu’il y a moins de guerre et de violence aujourd’hui n’est pas une façon d’éviter la question, d’éviter la prise de position, de se faire une opinion ?
          – L’homme restera toujours « homme », aujourd’hui comme hier, il y aura toujours du mauvais et il sera toujours susceptible de violence, de barbarie, de guerre. Il revient à chacun de construire sa sagesse et un rapport digne dans sa relation à autrui.
          – A l’époque antique, il allait de soi que de massacrer son ennemi, d’éradiquer tout ce qui le représentait : sa civilisation, sa descendance, ses dieux. Le cannibalisme, lorsqu’il était pratiqué, allait dans ce sens là. Aujourd’hui, des individus sont éventuellement encore capables de tels actes, mais sur un plan collectif, celui de nos sociétés, nous avons créé des lois, ces dernières rendent compte finalement que, si les individus n’évoluent pas, les sociétés, elles, évoluent.
          – Nos lois témoignent d’une évolution de la pensée humaine. Certes, c’est insuffisant car ce niveau est « impersonnel, et l’être humain reste un être premier, pulsionnel.
          – En somme ce qui nous fait évoluer est de l’ordre d’une pensée impersonnelle mais que l’on cherche à intérioriser/travailler/confronter sur un plan personnel.

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