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26 mars 2017 à 11h32 en réponse à : Deviens ce que tu es (Nietzsche), Sujet pour lundi 07.11.2016 + compte-rendu + schéma #5493
Bonjour René,
Merci pour ce compte-rendu !
Cette idée « deviens ce que tu es » présuppose que l’on porte potentiellement en soi la vérité de son être, une essence cachée, que l’on devrait atteindre, développer, une sorte d’entéléchie, donc, reposant sur un finalisme.
On pourrait opposer à cela l’existentialisme, qui nie précisément cela : l’homme n’a pas d’essence, il est existence libre qui peut se tourner indifféremment vers telle ou telle fin.
Je pense que l’existentialiste nierait chaque terme de cette formule : « deviens » (il n’y a pas d’impératif catégorique, pas de morale qui vaut mieux qu’une autre, l’homme choisit lui-même ses valeurs, sans justification), « ce que tu es » : il n’y a pas d’essence, l’homme n’est rien.
Dans cette perspective, « deviens ce que tu es » est une sorte de formule pour fuir l’angoisse que ressent l’homme devant sa liberté (voir par exemple http://www.les-philosophes.fr/penseurs/letre-et-le-neant/Page-4.html) . Il s’invente une essence préétablie qu’il aurait à réaliser, et qui serait susceptible de le guider dans ses choix, lui donner une justification, une excuse.
Il y a néanmoins un sens dans lequel cette formule est compatible avec l’existentialisme. Sartre remarque que l’homme finit par trouver son essence quand il meurt. Alors, la liberté n’est plus, le faisceau des possibilités a disparu, et l’on peut dire d’un homme : voilà ce qu’il a été, voici ce qu’il fut, on peut reconnaître son essence.
Cette formule « deviens ce que tu es » exprime alors parfaitement cela puisqu’elle révèle que c’est dans un devenir que l’essence se réalise peu à peu, et que ce n’est qu’à la fin de celui-ci qu’elle est parfaitement constituée.Je ne sais pas si je suis claire, et si j’ai bien compris l’existentialisme 🙂
19 mars 2017 à 22h05 en réponse à : Notre civilisation est-elle décadente ? Michel Onfray. Sujet prévu pour lundi 20.03.2017 + compte-rendu + schémas #5487J’ai du mal avec certaines « punchlines » de M Onfray.
Il soutient par exemple que personne en Occident n’est prêt à mourir pour ce à quoi il tient, puis que nous ne tenons en réalité plus qu’à nos Iphones.
Ce sont là deux contre-vérités. La plupart des gens en Occident ont des valeurs traditionnelles, ont une vie spirituelle bien plus élevée que le simple attachement à un Iphone. Peut-on d’ailleurs s’intituler philosophe lorsqu’on soutient une idée aussi simpliste ?
Ensuite, peu de gens sont prêts à mourir pour leurs valeurs. Ici c’est plus vrai, mais cela correspond en fait à un progrès : le fait que nous n’ayons plus à mourir pour nos idées montre qu’elles sont déjà réalisées, que la société correspond déjà à nos valeurs, contrairement à certaines époques.
Ensuite, cela montre que nous avons su nous élever à cette vérité qu’a chanté Brassens : « qu’aucune idée sur Terre n’est digne d’un trépas ». Cela montre un progrès de l’esprit humain, sur lequel voudrait revenir Onfray. Libre à lui… 🙂26 février 2017 à 12h57 en réponse à : Renonçons-nous trop vite à l’amour ? Sujet à débattre ce lundi 20.02.2017 + Compte-rendu + schémas #5465Les difficultés que tu soulèves, Berlherm, sont réelles ! Cela aide à problématiser ce sujet.
Il n’en reste pas moins que l’amour est un sentiment puissant, dont la réalité est attestée par cela même, et que chacun peut ressentir au fond de lui. Il peut déboucher sur un désastre, comme par exemple donner naissance à un enfant dont la vie ne sera en effet que souffrance, mais je dirais que c’est plutôt la valeur de l’existence qui est alors en cause, et non celle de l’amour.
Le sujet « renonçons nous trop vite l’amour » suggère que nous aurions tendance à fuir ce sentiment pour prendre en compte d’autres facteurs dans une relation (le pur désir charnel, l’argent ou la respectabilité dans le mariage de raison etc).
Un sujet intéressant !
25 février 2017 à 12h21 en réponse à : Quand sait-on qu’on n’aime plus ? Synthèse réalisée par Célia et Arnaud – 6GD – Séance du 28 11 16 #5464Bonjour,
Merci pour cette synthèse, qui trace les grandes lignes du problème du « désamour ». Un mot peu élégant…
On pourrait rajouter que cela pose le problème de l’amour comme promesse, comme serment. L’amour est-il une promesse, un engagement ? Peut-on être alors considéré comme un traitre ou comme dérogeant à une obligation que l’on se serait soi-même fixé lorsqu’on n’aime plus ? On pourrait alors être jugé moralement.
Ou l’amour est-il étranger à toute morale, et donc à tout engagement ? Si c’est le cas, pourquoi les amoureux se font-ils des promesses, par exemple lors du mariage ?Autant de questions auxquelles je n’ai nulle réponse !
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