Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Problématiques de notre temps : écologie, guerre, zoonose, démographie et philosophie › A PROPOS DE LA CRISE DEMOCRATIQUE liée à la stratégie de dissolution de Macron Juin 2024
- This topic has 27 replies, 1 voice, and was last updated 2 months, 1 week ago by René.
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13 juin 2024 at 4h28 #7446
En situation de crise, être neutre, ça existe ?
Bonjour à tous,
Assez bizarrement, il y a un dogme, une croyance qui s’affirme comme une vérité, car elle croit que son argumentation lui permet de le postuler : la philosophie doit être neutre, ainsi que l’animateur des pratiques philo. Comme si la “neutralité” c’est-à-dire, ce qui est sans “effet” existait dans le champ des humanités, et pouvait avoir une quelconque pertinence quand il s’agit de penser à ses conséquences ?
Au mieux, la neutralité propose un droit de réserve, une absence, un désistement, voire une inexistence dans le débat, qu’elle peut présenter comme une suspension du jugement et une liberté, ce qui est son droit le plus respectable.
La neutralité philosophique peut également positionner son argument dans le champ de la “métaphysique” (par exemple, croire en l’existence d’une essence supérieure qui vient transformer la matière ici-bas), mais là, je n’entre pas en débat, car on ne discute plus du tout sur les mêmes plans et avec les mêmes ordres de logiques (ou de paradigmes).
Mais, dans tous les cas, la neutralité, y compris dans le champ de la physique quantique, ça n’existe pas : rien n’est sans effet, ne résulte pas d’un effet et n’en génère pas par ailleurs. Certes, on peut néanmoins dire, que dans ce champ, celui de la physique), il n’y a pas de moral. Mais partout, il y a des causes et des effets.
La morale commence avec l’humain, mais aussi avec une manière de faire un certain usage de la science ou de la vulgariser. La perte de neutralité n’existe déjà plus dans le champ de la biologie en ce sens strict, qu’il n’y a pas de “loi” qui s’y lise avec les mêmes constances et symétries que dans la physique. En biologie, on a affaire à des tendances, non à des lois et chaque tendance du vivant oriente déjà vers quelques notions de mieux ou de moins bien.
Quant aux affaires humaines (les sciences humaines), la neutralité est nécessairement un artifice, une abstraction (l’indifférence à un crime, à des désastres, des injustices, ce n’est pas de la neutralité, c’est une inhibition de la sensibilité). Cet artifice tient probablement à de bonnes raisons, mais dans l’absolu, il n’est pas “neutre”, c’est-à-dire, sans effet, il témoigne d’une non-réaction au même titre que l’expression d’une inhumanité ou d’une déconnexion aux conséquences qu’elle entraine. Donc, le neutre n’existe pas quand il est question d’êtres humains. Au mieux, c’est de l’indifférence et, si c’est de la suspension de sa pensée (Husserl ou les stoïciens), la volonté de savoir et l’honnêteté envers soi doit permettre d’en révéler les causes, les fins et les conséquences.Bref, voici trois ressources pour lire la crise politique que nous traversons :
1) L’interview de Julai Cagé. Durée 25mn
Julia Cagé (économiste) propose une lecture de la situation qui me semble assez juste du point de vue “stratégique”, mais la journaliste lui oppose un argument “réaliste”. En deux mots:
La gauche peut-elle se rallier pour faire face à la trahison d’une droite cynique/nihiliste qui se rallie à l’extrême droite ?
– Cela est possible, du point de vue de Julia Cagé.Mais du côté de l’électorat, avance la journaliste, celui-ci, fatigué des manigances politiques, ne croira pas ni la gauche ni la droite, mais votera en faveur de ce à quoi incline les médias financés par le capitalisme, c’est-à-dire à diaboliser la gauche pour faire croire à l’innocence de l’extrême droite, toujours pro capitaliste.
Au cas où : une vidéo de Politikon sur la neutralisté axiologique (Max Weber).
Durée : 14.07mn.
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————————-13 juin 2024 at 4h36 #7447Seconde ressource : La dernière interview de Johann Chapoutot (historien spécialiste du fascisme). Durée 1h30, mais les 30 premières mn suffisent pour comprendre.
Dans l’interview, Johann Chapoutôt fait le lien avec les conditions du fascisme naissant sous Hitler et celui qui menace aujourd’hui. C’est très éclairant, et l’on voit qu’il est commun que les médias de masse, le politique de droite, les conservateurs et le capitalisme tendent à se rallier à l’extrême droite… Cette dynamique est sous-tendue par une idéologie élitiste de type darwinien qui, aujourd’hui, prend la forme d’une méritocratie indexée sur le capital financier.—————————
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————————-13 juin 2024 at 4h44 #74483ème ressource : Sophie Wahnich, historienne-anthropologue.
Ecouter ici. Durée : 36mnEn tant que spécialiste de la Révolution française, et d’une lecture des émotions du peuple et de la violence, les révolutionnaires se posent toujours la question jusqu’où aller dans le renversement des “institutions”. Car une révolution, c’est long, c’est intense, ça fatigue, et il peut convenir de passer à autre chose.
Mais quand débute une révolution, quand se termine-t-elle ? Nuit debout et les Gilets Jaunes sont-ils les prémices d’une révolution ?Passage retenu :
“Un pas de plus vers la liberté et c’est la fin de la royauté; un pas de plus vers l’égalité, et ce sera la fin des propriétés”. Il y a des réactionnaires de La Constituante qui veulent cesser la révolution, et l’Assemblée qui s’interroge sur la manière d’annoncer la fuite du roi au peuple ? Un aristocrate déclare que le roi n’a pas fui, mais qu’il a été enlevé. A la suite de quoi, l’Assemblée décide que tout événement qui demandera la déchéance du roi (et qui lui portera atteinte) est hors la loi.Dès lors, le peuple n’est plus libre de désirer la déchéance du roi..
Ce qui divise le peuple, c’est d’une part, les victimes qui demandent justice et, d’autre part, ceux qui souhaitent apaiser les tensions et veulent terminer cette révolution. Les révolutionnaires et les anti-révolutionnaires sont dans le même camp (ont les mêmes valeurs), mais n’entrevoient pas les mêmes solutions/réponses à la crise.Ces derniers (les anti-révolutionnaires) ne doivent pas être confondus avec les “contre-révolutionnaires” : les aristocrates, les bourgeois, les conservateurs, le capitalisme qui s’accrochent au système, quitte à le saborder et à se saborder eux-mêmes.
Pour le coup, je poste une seconde conférence de Sophie Wahnich :
Qui du peuple ou des bourgeois fait la révolution ?
Un dialogue se noue entre le peuple, les bourgeois, les aristocrates et le clergé sur toute la durée de ce qui sera la Révolution. Non pas un événement de l’année 1789, mais un changement des pensées, de la culture, de “civilisation” où l’autorité du roi et de l’église ne seront plus reconnues.Vox Populi, vox Dei, vox Regi. Entre la voix du peuple et celle de Dieu, il y a la voix du Roi qui représente celle de Dieu. Mais le peuple peut devenir “souverain”, c’est-à-dire, être sa propre autorité (se penser et se gouverner par lui-même).
Les physiocrates augmentent le prix du blé selon leur critère, but et procédure, ce qui révolte le peuple qui alors va se donner à penser le prix de ses productions selon une approche sensible, raisonnée, à hauteur de leur travail et d’une dignité partagée, consciente des uns et des autres.
Pour le dire autrement, ceux qui sont en faveur d’une démocratie participative et délibérative, savent qu’il importe de créer les conditions pour que le peuple dialogue et apprenne à s’auto-gouverner. Ceux qui ne croient pas en la démocratie estiment que le peuple a toujours besoin d’être commandé, dirigé et qu’il faut s’arranger pour lui désigner des “représentants”.Voici un contre-argument à la thèse de neutralité en histoire,
>en ce qu’il propose une lecture très factuel d’un moment clé de la révolution, le basculement dans la terreur.
La Vie des Idées publie cette recension (accessible ici)
Un extrait : À lire l’ouvrage, on a davantage l’impression que ni la Commune, favorable à Robespierre, ni la Convention n’ont réussi à mobiliser des hommes armés en très grand nombre. Plus exactement, la Commune est parvenue à rassembler devant l’hôtel de ville un nombre conséquent de sans-culottes, mais encore aurait-il fallu qu’ils ne désertent pas peu à peu la place pour rentrer chez eux avant que la force envoyée par la Convention investisse la Maison commune et que le dénouement du drame se précipite.
(…) suite de l’extrait et la question des interprétations :
Interpréter le tout comme le fait que le peuple « réel », le « bon » peuple, se détournerait à ce moment d’un « tyran » isolé et défendu par une poignée de partisans – ce que ne fait pas Colin Jones, mais comme on le lit parfois – relève cependant du contresens manifeste. À la Convention nationale, il s’est agi d’écarter Robespierre, mais il est difficile d’en conclure comme le fait l’auteur que cela relève d’une « victoire conjointe des députés élus et des Parisiens ». Comme Françoise Brunel l’avait montré, une minorité de Conventionnels montagnards attaque alors Robespierre et ce sont les contradictions internes à la Montagne qui éclatent au grand jour, non la volonté d’une majorité de l’Assemblée. Quant aux « Parisiens », force est de constater également que leur mobilisation, pour ou contre le coup de force, est loin d’atteindre le niveau de mobilisations antérieures telles que celles des 31 mai et 2 juin 1793.
Ma critique : les faits se distinguent toujours de l’interprétation, mais pas de la dynamique (du processus) des forces “anthropologiques” en travail. Autrement dit, détacher les faits de l’histoire qui la précède et des tensions souterraines qui l’animent, c’est créer une asbstration artificielle, mais pour quelle cause ?
Anthropologiquement, la violence se dépasse par davantage de justice. Et la passion qui se déchaîne dans la violence est une demande de justice vindicatoire. Questions qui se posent :
– est-ce à la Convention nationale d’imposer sa violence
– ou est-ce au peuple de taire ses revendications, au début non-violentes ?La réponse démocratique et égalitaire au niveau des droits : c’est de permettre au peuple de s’organiser, de délibérer et de légiférer pour qu’il puisse travailler à l’élaboration d’une justice éclairée et humaniste.
Or si l’on veut ne relater que les faits, en prétextant, être neutre (oui, c’est neutre), mais en voulant dire que l’on ne peut juger de rien, on se méprend sur les “demandes” qui sous-tendent les colères que le peuple exprime. Une violence (celle de l’Etat) qui réprime le peuple ou le peuple qui demande justice (et devient violent) ça a du sens, c’est un échange de rapports de force, susceptible de basculer dans une violence. Ce n’est pas neutre axiologiquement.
> Il s’agit donc d’interpréter la violence selon un processus qui travaille dans la profondeur de l’anthropologie : la violence est une demande de justice, et non un processus de sélection naturelle du plus fort.Si vous pensez qu’il n’y a pas d’autres solutions que celle de la violence d’Etat pour mater le peuple ou que la démocratie est vaine, alors continuer à lire les messages ci-dessous. Nous prenons soin de ne rassembler que des infos, des interviews ou des articles d’auteurs reconnus pour leur sérieux. Nous (je) proposons précisément des arguments et des références pour qu’ils soient discutés, et non imposés.
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————————-13 juin 2024 at 5h21 #7449S’il fallait soutenir l’idée que même des médias de qualité “universitaire” ne sont plus neutres, voici The Conversation.
Le lien vers l’article est ici.Sous prétexte de neutralité, celui-ci analyse la stratégie de Macron uniquement sur un plan factuel dans l’instant du présent, et ainsi, il se croit neutre (ou se fait passer pour neutre).
En effet, la situation de crise aujourd’hui s’ancre dans une histoire longue et résulte d’alliances stratégiques entre des groupes d’intérêts (médias, finance, gestion des administrations, formation des élites, système d’éducation..etc), et de glissement qui conduisent à une corruption des idées et à une perte de repères…
La neutralité, ça n’existe pas dans les humanités. En revanche, l’ignorance et les biais de confirmation dans notre environnement médiatique d’aujourd’hui, peuvent encore faire quelques victimes.Un second article qui se fait passer pour neutre :
Il suffit d’analyser la crise par la charge sémantique, et non par la charge éthique et la violence qui en découlera.
En bref, viser la neutralité ou y prétendre, ce n’est pas neutre.—————————
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————————-13 juin 2024 at 10h01 #7450Pour aller plus loin : je suis tombé sur ce débat très intéressant du Cercle des philosophes disparus. Cliquer ici.
ça ressemble à une sorte de café philo entre étudiants philos et leurs profs.
J’ai apprécié l’effort de lecture qu’ils font d’un texte de Popper.
Leurs références : Karl Popper (La Société Ouverte Et Ses Ennemis) tome 1. L’ascendant de Platon, chapitre 7,
La citation de Voltaire que Popper critique : “La tolérance est la conséquence nécessaire de la conscience que nous avons d’être faillible. L’erreur est humaine et nous faisons tous sans cesse des fautes. Pardonnons-nous réciproquement nos bêtises, c’est la première loi de la nature.La position de Popper :
Le Principe d’Autorité. Argument 1 (majeure) : il faut être tolérant au maximum.
Argument 2 (mineure) : il faut tolérer l’intolérance.
Argument 3 (conclusion) : le concept de tolérance est non avenu.Problématique du débat : Jusqu’où faut-il être tolérant ?
Ma réponse en bref, dès qu’un mensonge d’Etat, une corruption, une violence policière entraine un mort, les frontières de l’éthique sont franchies. La justice doit être rendue au peuple. Le pouvoir en place doit rendre des comptes, et le peuple questionner son rapport à la justice, à l’éducation, à l’égalité sociale, à la vérité, à la séparation des pouvoirs, etc. La démocratie est un projet, elle invite à devoir toujours se questionner, et donc à faire philosophie.
Le repli, la réserve, le silence disent une sorte d’enfouissement en soi, cela peut se comprendre, mais ce n’est ni neutre ni sans effet et conséquence sur soi et la société.—————————
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————————-13 juin 2024 at 21h45 #7452Et s’il fallait dénoncer les manipulations de Macron, c’est-à-dire, ses mensonges, son cynisme. Voici une vidéo à écouter ici. Durée : 13mn
Comment être neutre en ne le dénonçant pas ? Etre neutre s’apparente au déni ou à l’ignorance.
En bref, j’assume ma non-neutralité et le débat argumenté, soutenu, apaisé, et je suis toujours prêt à changer d’avis… car je ne vois pas l’intérêt de rester dans l’erreur trop longtemps ou de m’obstiner à soutenir une idée que le réel, la logique et l’humanisme ne m’inviteraient pas à questionner.
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————————-14 juin 2024 at 20h38 #7461S’il fallait rappeler à quel point les médias (structures et directions) et leurs contenus, à quel point ils sont orientés par l’idéologie du marché, on peut écouter Pauline Perrenot, journaliste, secrétaire de rédaction et co-animatrice de l’association Acrimed (Action-Critique-Médias). Autrice avec un collectif de : Les médias contre la gauche, paru en mars 2023 aux éditions Agone.
Ecouter ici. Durée 1h42L’analyse de Pauline est très pertinente et descriptive de la manière dans les médias meanstream traitent les informations.
– Comment mettent-ils la droite au pouvoir en en rappelant sans cesse les thèses, et comment ils nous font croire qu’il n’y a guère que deux problèmes en France, celui de la droite identitaire à cause des immigrés, et celui de l’autorité dont on manquerait pour mieux “discipliner” les banlieues, de sorte à protéger la bourgeoisie tranquille des centres-villes.
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————————-14 juin 2024 at 20h47 #7462C’est quoi le Front populaire, et quel parallèle faire avec son origine historique en 1934 ?
Pourquoi l’Allemagne bascule dans le fascisme avec ses alliances à droite, tandis que les gauches s’orientent vers plus de démocratie. Quel rôle les médias et les marchés jouent dans l’orientation des choix des politiques et des populations ?
Ecouter ici. 17.52—————————
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————————-14 juin 2024 at 21h13 #7463Quels sont les rouages d’une révolution ?
Chowra Makaremi est anthropologue, chercheuse au CNRS et spécialiste de la violence d’Etat.
Comment une guerre est l’occasion pour le régime en place d’oppresser la population, d’étouffer une révolution ?
Qui du peuple ou de l’Etat franchit les lignes rouges de l’intolérable ?L’Etat a-t-il des raisons de cultiver l’indifférence et d’isoler chacun en lui-même ?
Le gouvernement, les Gafam et le capitalisme financier ont-ils des raisons de nous faire croire que la vie sociale peut se faire par écrans interposés ?
A quel moment, ce n’est pas soi qui compte (son propre confort limité à son individualisme), mais plus que soi : ses enfants, leur avenir qui s’inscrit dans un devenir, lequel comprend l’empathie, le sens de l’autre, de la justice, etc ? En bref, c’est soi dans les conditions d’un vivre ensemble souhaitable pour tous.—————————
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————————-15 juin 2024 at 11h56 #7468La politique vue par la sociologie, Jean-François Bayart est politologue et sociologue français, directeur de recherche au CNRS, dont la spécialité est la sociologie historique comparée de l’État. Ecouter ici.Durée : 1h35
Cette ressource permet de voir comment la transversalité des savoirs (socio, histoire, économie) permet de penser les faits en contexte, et donc de les traiter à l’aune de l’être humain en société, et non à l’aune d’une seule discipline qui artificialise le concept de “neutralité”.
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————————-15 juin 2024 at 16h41 #7471Comment Macron manipule la mémoire de Léon Blum et travestit la pensée du LFI, en l’accusant d’antisémitisme, par l’arriève petit fils de Léon Blum, historien.
Ce que j’observe, plus le biais cognitif est important, plus l’honnête homme, ici, Antoine Melamoud, se donne les moyens de le penser et se montre exigeant envers sa propre pensée. Il sait que la preuve absolu n’existe pas en sciences humaines, il sait que les faits seront toujours “interprétés”. Ce qui ne veut pas dire que tous les faits sont égaux entre eux, et que toute argumentation se vaut, ni que tout est relatif. Non, chaque position demande à être examinée et comparée à une autre pour mesurer celle qui se trouve plus vrai, plus solide, plus pertinente qu’une autre.
Le podcast de Léon Blum est ici.
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————————-15 juin 2024 at 18h29 #7472Le bilan de la guerre contre le terrorisme, que l’Occident –en particulier les États-Unis– a entamé depuis le 11 septembre 2001 n’est pas glorieux : le jihadisme s’est intensifié et sous prétexte de garantir notre sécurité, nos droits fondamentaux ont été piétinés, particulièrement l’inviolabilité de notre vie privée.
Tout cela est fait en notre nom et celui de nos valeurs démocratiques.
Ecouter ici ce podcast.
Merci à Elucid Média pour ce podcast. L’original de l’article est ici.
Extrait ci-dessous :Dans L’ère des Ténèbres (2015), Michel Terestchenko met en évidence l’inefficacité des politiques menées jusqu’alors qui, voulant combattre le mal par le mal, n’ont fait qu’aggraver la situation.
Ce qu’il faut retenir :
Pour faire face aux attaques terroristes qui les visent, les pays occidentaux emploient des méthodes inhumaines et, surtout, inefficaces – qu’il s’agisse des pratiques de torture, de l’utilisation des drones ou de l’élargissement du pouvoir de surveillance des gouvernements.L’islam radical, qui se développe contre l’Occident, s’éloigne radicalement des pratiques traditionnelles plutôt conservatrices. Ce n’est donc pas le contenu de la religion musulmane qui explique la radicalisation, mais plutôt des facteurs politiques, économiques, sociaux ou symboliques : perte de sens et d’identité et stigmatisation des citoyens européens de confession musulmane ; humiliation historique (coloniale), pillage des ressources et soumission des élites politiques du monde musulman.
Biographie de l’auteur
Michel Terestchenko (1956-) est un philosophe français, s’intéressant particulièrement aux questions de philosophie politique et de morale. Agrégé de philosophie, diplômé de l’IEP de Paris et docteur de l’université Paris IV, il est aujourd’hui maître de conférences à l’Université de Reims et à l’IEP d’Aix-en-Provence où il enseigne la philosophie et l’éthique.S’inscrivant dans le champ de la philosophie morale, ses travaux portent notamment sur la torture ou sur certaines questions de démocratie. Dans son ouvrage Un si fragile vernis d’humanité, publié en 2005, Terestchenko propose une profonde réflexion de philosophie morale ; cet essai sera d’ailleurs considéré comme l’un des ouvrages les plus influents de l’année.
Avertissement : Ce document est une synthèse de l’ouvrage de référence susvisé, réalisé par les équipes d’Élucid ; il a vocation à retranscrire les grandes idées de cet ouvrage et n’a pas pour finalité de reproduire son contenu. Pour approfondir vos connaissances sur ce sujet, nous vous invitons à acheter l’ouvrage de référence chez votre libraire. La couverture, les images, le titre et autres informations relatives à l’ouvrage de référence susvisé restent la propriété de son éditeur.
Plan de l’ouvrage
Introduction. Violences en miroir
1. Un rapport accablant
2. L’odyssée de Slahi
3. Obama ou les deux visions de Dieu
4. Sayyid Qutb, doctrinaire de l’islamisme radical
5. Les signes de l’Heure
6. La traque à l’ère des drones
7. L’identité réinventée ou la valse des paradoxes
8. Radicalisation, les leçons d’un regard
9. Le piège
10. Une vie étouffante, la surveillance planétaire
Conclusion. Le pari convivialisteSynthèse de l’ouvrage
Introduction. Violences en miroir
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le monde semble s’être divisé en deux camps : d’un côté, celui du « Bien », composé de l’ensemble des démocraties libérales et de l’autre, celui du « Mal », constitué par l’islamisme radical et son terrorisme. Si la tolérance ne suffit pas à mettre un terme à la violence, la “guerre contre la terreur”, sans limites, qui a été menée jusqu’à présent, n’est pas non plus une solution.Les exactions américaines en Irak ou en Afghanistan, les tortures subies par les détenus de la prison d’Abou Ghraib, les milliers de morts irakiens, afghans, pakistanais ou somaliens déchiquetés par les missiles n’ont donné aucun résultat. Les libertés individuelles ont été restreintes, la surveillance technologique élargie et pourtant, des attentats ont eu lieu partout dans le monde. On ne peut que constater l’échec de la stratégie et des méthodes employées jusqu’alors contre le terrorisme.
Cette stratégie de la violence enclenche des dynamiques destructrices, où chaque camp agit en réaction à l’autre, tel un cercle vicieux. Or, « il est grand temps d’envisager des solutions alternatives, non seulement plus justes, mais plus efficaces […] pour sortir de l’ère des ténèbres ».
Chapitre 1. Un rapport accablant
Aux États-Unis, aussitôt après les attentats du World Trade Center, une véritable chasse à l’homme est lancée. Un archipel de prisons secrètes fut établi à travers le monde (en Thaïlande, en Pologne, en Lituanie, en Égypte, en Afghanistan, etc.), puis un premier décret présidentiel accorda la pleine autonomie à la CIA pour “détenir des individus qui représentent une menace grave” et un second nia l’application des conventions de Genève aux talibans et à Al-Qaida.
La torture fut utilisée à grande échelle sur les prisonniers arrêtés et détenus dans ces nouvelles prisons. Ils subissaient pendant des jours, parfois des semaines « la simulation de noyade, la privation de sommeil, jusqu’à 180 heures, les gifles, le maintien dans des postures stressantes, les menaces sur leur famille […], leurs enfants, ou encore l’isolement total dans des caissons aux musiques assourdissantes ». Malgré de nombreux rapports montrant l’inefficacité de telles méthodes, la CIA parvint à convaincre les plus hautes instances de l’administration américaine qu’elles étaient nécessaires.
Si ces scandales sont restés longtemps secrets, ils ont finalement été dévoilés par des lanceurs d’alerte ou des journalistes. Néanmoins, la mise au jour de ces pratiques ne suffira pas ; il nous faut désormais tirer les leçons de ces événements, pour qu’ils ne se reproduisent pas.
Chapitre 2. L’odyssée de Slahi (suite sur le site)
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————————-15 juin 2024 at 22h53 #7473Ludivine Bantigny, agrégée et docteure en histoire.
Ecouter ici. Durée : 1h21.Auteure, entre autres de, “Face à la menace fasciste” 2021; “L’ensauvagement du capital” 2022; “Une histoire globale des révolutions” 2023, L’éducation un bien commun 2021…
Pour connaître l’histoire du FN et l’analyse de l’auteure de la fascisation qui menace aujourd’hui.
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————————-15 juin 2024 at 22h59 #7474Pour comprendre l’économie et ne pas avaler l’idée selon laquelle, pour distrubuer de l’argent, il faut d’abord le gagner. Cette logique est vraie au niveau d’un foyer et d’un petit commerce, mais au niveau de l’Etat, des umprunts d’Etat et des banques nationales, ce n’est pas du tout comme cela que ça se passe.
Faire porter le déficite économique de la France qui porte sur des milliards sur la faute du comportement des “Français” qui ne débranchent pas leur wifi ou consomment trop de médicaments, c’est la stratégie de ceux qui nous gouvernent depuis des décennies.
Ce n’est pas de la faute des gouvernements, eux qui aident les entreprises privés, lèvent les taxes, vendent les grandes entreprises francçaises (EDF, Areva, Renauld, les autoroutes, les Telecom, etc…) aux finances et à des groupes privés qui, en bref, désindustrialent la France.
Non, les gouvernements aiment taper sur le peuple et s’en mettre plein les poches. Vous croyez que je suis cynique ou complotiste ?
La répétition d’erreurs qui vont toujours dans le même sens, ce ne sont plus des erreurs et des imprévus. C’est une volonté en marche, une idéologie liée à l’économie du marché financier.—————————
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————————-15 juin 2024 at 23h32 #7475Ludivine Bantigny, agrégée et docteure en histoire.
Co autrice avec Quentin Deluermoz de :”Une histoire globale des révolutions” aux éditions La découverte. En partenariat avec Sciences Po Bordeaux et Sud Ouest.
Ecouter ici. Durée : 1h30.Un entretien très intéressant, dont la partie méthodologie : peut-on comparer les révolutions entre elles ?
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