Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Sujet libre animé par Caroline + compte rendu : Si tu veux la paix, prépare la guerre, ce lundi 02.09.2024 à ANNEMASSE

  • Ce sujet contient 1 réponse, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par René, le il y a 3 mois.
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  • #7598
    René
    Maître des clés

      Rencontres philo pour le monde d’aujourd’hui, tous les lundis à 19h00
      à la brasserie l’ATLAS, 16, place de l’Hôtel de Ville. 74100 ANNEMASSE

      Pour ce lundi 02 sept 2024 (le compte rendu est en bas de page, dans le message qui suit)

      Merci à Caroline de prendre en charge la modération de ce café philo. Je ne pourrai pas être présent cette fois ni probablement la prochaine fois, car je ne connais pas encore mon emploi du temps à Grenoble. Nadège se rendra disponible selon ses contraintes également.

      Ce groupe est largement apte à fonctionner en autonomie. Il reste cependant indispensable, à mon avis, de se désigner entre soi, un distributeur de la parole ou un gardien du temps (pour la durée des échanges si des participants s’oublient ou s’égarent un peu), cela permet par ailleurs de se donner à sa pensée et d’oublier les contraintes du cadre, que le responsable du moment surveille d’un œil.

      Quant à la direction du débat, c’est-à-dire à la capacité de situer où la discussion en est de l’exploration de la question en cours, cela est du ressort de chaque participant, et non de quelques maîtres à penser. Il suffit de faire le lien, au fur et à mesure de l’avancée du débat, avec la question de départ.
      Nous sommes entre adultes, nous assumons une autonomie, y compris celle d’un apprentissage hésitant, mais lucide et soucieux d’être averti de ses points aveugles.

      Le sujet est choisi parmi les propositions de chacun.

      Nous remarquons depuis quelques séances que nous venons avec des propositions assez solides, parfois relativement préparées. Nous manquons tout simplement de temps pour l’annoncer avec d’avance.

      Nous vous invitons néanmoins à venir avec vos propositions, vos questions ou encore des citations. Éventuellement, elles seront retenues par un vote ou inscrite sur notre agenda pour une prochaine fois.

      Pensez à des sujets qui vous importent. Nous défendons l’idée que l’on philosophe mieux à partir des thèmes qui comptent pour soi, qui nous impliquent ou des questions qui nous motivent en raison de ce qui est dit, ici, lors de nos rencontres ou dans la société et les médias.

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      Compte rendu écrit de notre dernier sujet : Connaissance et valeur (neutralité axiologique) Notre manière de penser le temps influence-t-il notre éthique ? Cliquer ici. ? (sujet de la maturité suisse. Cliquer ici).

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      Règles de base du groupe
      – La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
      – Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.

      Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
      – On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
      – Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
      – On s’attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
      – On s’efforce de faire progresser le débat.
      – Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.

      > Le moment de la conclusion peut donner l’occasion d’un exercice particulier :
      – On peut dire ce que l’on pense des modalités du débat.
      – On peut faire une petite synthèse d’un parcours de la réflexion.
      – On peut dire ce qui nous a le plus interpelé, ce que l’on retient.
      – On peut se référer à un auteur et penser la thématique selon ce qu’aurait été son point de vue.
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      Avec ou sans préparation, chacun est le bienvenu, les cafés philo sont par définition, contre toute forme de discrimination et de sélection par la classe sociale, le niveau scolaire, etc.

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      Ps : En raison de la crise démocratique que nous traversons, nous postons (cliquer ici), des interviews d’historiens, de sociologues, d’économistes, de journalistes sérieux et qui nous aident à comprendre les tensions politiques que nous vivons en regard à leur discipline. Pourquoi et en quoi nous sommes à l’aune d’un fascisme en tout point comparable à celui des années 30 de l’Allemagne Nazi ?
      ————————-
      René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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      #7605
      René
      Maître des clés

        « Si tu veux la paix, prépare la guerre »

        Merci à Caroline de m’avoir envoyé l’enregistrement du débat. Nos débats sont enregistrés, mais jamais diffusés sur les réseaux. Ils peuvent, sur demande, être envoyés qu’aux seuls participants présents (ou habitués, mais n’ayant pu être présents), et seulement à des fins d’études et de réflexion. Jamais pour des partages anonymes sur des réseaux. Pour ce débat, un petit groupe de cinq personnes s’est réunie, l’une d’elles venait pour la première fois.

        Ps : une partie de ce compte rendu tient plutôt dans ma manière de traiter la question, l’autre prend en compte les réponses qui ont été apportées.

        L’adage est connu, « Si tu veux la paix, prépare la guerre »mais il est diversement interprété selon trois grands présupposés, que nous mettons en lumière ci-dessous :

        1° Si tu veux la paix, et si c’est bien la paix que tu veux, prépare-toi néanmoins à la guerre, car, sur le plan international, le pays allié aujourd’hui peut retourner sa veste le lendemain, selon les conjonctures auxquelles lui-même et sa population sont confrontés.
        Présupposé philosophique de fond :
        Chaque pays est souverain dans les limites de son territoire, ses lois ne s’appliquent qu’à lui-même et son influence sur l’autre est limitée. Le rapport avec les autres pays est celui d’une entente cordiale, d’accords ou d’alliances, mais qui peuvent se retourner contre eux-mêmes, notamment lors d’un changement de gouvernement, d’un coup d’État survenant dans le pays voisin. On ne contrôle pas ce qu’un pays voisin fait avec lui-même et ses populations.
        Ainsi, sois prêt à défendre tes frontières et tes biens si le voisin venait à t’agresser. Cet état de fait est tellement évident, qu’il est entendu que chaque État doit témoigner expressément de sa volonté de ne pas agresser son voisin, il doit se montrer cordial avec lui, si ce n’est de développer des échanges avec lui.
        C’est le concept de guerre juste (Augustin) : on ne fait la guerre que pour la défense de son territoire et seulement, en cas d’agression, voire de menace éminente effective. Mais le danger commence dès que l’on parle de menaces : en quoi elles le sont et quelles sont les raisons qu’on leur attribue ?

        Attention, si la menace est éminente, et si c’est bien la paix que tu veux, tu démontres ta bonne foi en prenant l’initiative du dialogue.
        Imaginons, qu’un pays installe des missiles trop proches de tes frontières, il te revient de lui demander des explications et de requérir de lui qu’il les retire.
        Aujourd’hui (XXIème), il est admis que l’on n’agresse pas un pays par plaisir ou simplement par ambition, mais parce qu’il y a un danger de survie. La guerre est une prise de risque pour un désastre dont les conséquences sur les populations s’étendront sur des siècles, la guerre n’est pas un jeu.
        Attention à la propagande, un pays vendeur d’armes et en position dominante trouve toujours de bonnes raisons de promouvoir son armement et de maintenir sa position de dominant.

        2° Si tu veux la paix, prépare la guerre, et soit le plus fort de sorte à soumettre ou à dissuader tout pays tenté par cette même idée.
        C’est Thucydide, et le concept de guerre préventive : on attaque son voisin avant que l’idée ne lui vienne.
        A terme, on tente de construire un empire, mais devenu trop grand pour défendre toutes ses frontières, fragilisé de l’intérieur par les peuples oppressés qui attendent de se libérer, l’empire prédateur finit par s’effondrer sur lui-même.

        Ce concept de guerre préventive est dépassé depuis que l’idée d’un droit international a été pensé et que des administrations internationales sont supposées y travailler.

        Mais avec le concept d’ingérence humanitaire, la guerre en Yougoslavie, la seconde guerre en Irak, puis celle en Libye qui sont toutes déclarées par des pays occidentaux, à partir de mensonges, et pour des motifs « humanistes », (protéger des populations de leur tyran, instaurer la démocratie), ces arguments fallacieux nous ramènent quasiment aux pratiques de l’antiquité, mais avec les moyens de la modernité. (Voir ici, Rony Brauman qui dénonce les mensonges qui ont justifié la guerre en Libye).

        3° La paix étant impossible du fait de la velléité des politiques, sois toujours prêt à te défendre et à maîtriser l’autre. Car, il ne faut pas se faire d’illusion, l’homme restera un loup pour l’homme (Hobbes).

        Ce présupposé se veut préventif et réaliste, mais il est cynique en ce qu’il alimente les peurs et les menaces de guerre, plutôt que les conditions de leur dépassement. Soulignons ici, quatre exemples qui témoignent du mépris des conditions de la paix :
        a) Oublier que le moyen de la guerre ne doit avoir lieu qu’en dernier recours, lorsque la vie de la nation et de sa population sont effectivement mises en jeu par les menaces et les attaques de l’ennemi.
        b) Ne pas prendre en compte sa position de force ou de domination à l’égard d’un pays voisin, et l’empêcher de se développer plutôt que de l’y aider, entretenir avec lui des rapports d’échange défavorable à son équilibre, à son autonomie.
        c)  Ne pas promouvoir avec son voisin des échanges culturels et de compréhension mutuelle de ce qui est commun et différent (religion, éducation, justice, pratique culinaire, auteurs, histoire, etc)
        d) Au niveau des universités, ne pas rechercher les constantes anthropologiques, sociales, économiques, historiques qui contribueraient à renforcer des liens de solidarité et des rapports de reconnaissance partagée.

        Pour le dire autrement, nul humain ne peut être écarté de son humanité et rabaissé à l’état de chose, d’objet à exploiter. Formulé positivement cela donne : chaque humain, singulier par définition, est une chance donnée de découvrir l’humanité en l’autre.

        Comment un principe aussi évident ne peut-il pas constituer la base d’un accord et prédéfinir l’horizon d’une entente entre les nations ?

        Conclusion intermédiaire :
        Pour le dire rapidement, à l’aube du XXIème siècle, et des droits humains, on croyait avoir dépassé les conditions de la guerre, mais il n’en est rien et, force est de constater que les dernières guerres sont celles de l’occident, dont on réalise qu’il n’a jamais promu les valeurs de la démocratie (ou si peu et de manière trompeuse). L’occident a œuvré à la division des populations, y compris au sein de ses propres frontières, et à la corruption de tous les chefs d’États de ses ex. Colonies. Il n’y a pas d’exception. Les soi-disant aides, dont les médias faisaient la publicité, n’étaient attribuées que pour maintenir le pays demandeur dans des rapports de dépendance économique. C’est la politique du « There is no alternative » de Margaret Tacher et du FMI étendue à l’échelle mondiale.

        Question récurrente : l’humanité n’a-t-elle rien appris de son histoire ?
        Il s’agit d’une fausse question qui met les populations et les gouvernements sur un même niveau, or les populations sont toujours contre les guerres, ce qui n’est pas le cas de ceux qui nous gouvernent. Les populations ne pensent qu’à se développer, à accroitre leur bonheur. Elles le font selon les conditions que les gouvernements créent pour elles. Il faut en effet tout un appareil d’État pour lancer une guerre (industrie, média, armée) et convaincre le peuple d’avoir de bonnes raisons de la faire. Il faut se rappeler les logiques de la guerre et les slogans des années 60/70, ils n’ont pas pris une ride, au contraire, on leur en a rajouté avec le contrôle de l’information par les GAFAM (acronyme : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ou GAMAM suite au changement de nom de Facebook en Meta).

        De la même manière, il faut la puissance et la volonté d’un gouvernement pour se donner les moyens d’instituer une justice (sociale, législative et judiciaire), un système éducatif citoyen accessible à tous, des espaces associatifs, créateurs de lien et d’échange, ce que les organisations internationales mesurent par l’IDH (Indice du Développement Humain), inventé par le prix Nobel indien Amartya Sen.
        Il n’y a pas de paix car les pays occidentaux, dont le rapport de force était en leur faveur jusqu’aux XXI ème siècle, ne l’ont pas voulu et ont maintenu les pays en développement sous leur jouc. Ceux-ci n’ont pu se développer qu’en se retournant contre les injustices et l’exploitation des pays occidentaux.

        Autres questions :
        On ne sait pas terminer les guerres. Selon Rousseau, on est toujours entre deux guerres, jusqu’au moment où elles éclatent entre les belligérants. On observe, en effet, qu’entre l’alternance d’une guerre chaude et d’une guerre froide, l’arrogance du vainqueur conduit à écraser le vaincu, à le punir sur des générations et à le maintenir dans la survie, dans le mépris. Par exemple, la seconde guerre mondiale 1939 – 1945 vient en réaction à l’humiliation du traité de Versailles essuyée par les Allemands lors de la première guerre mondiale 1914 – 1918. On ne sait terminer une guerre, car on ne sait porter une justice que chaque pays aurait à cœur de préserver. Les nations se vivent et se présentent aux autres nations avec des revendications, des contentieux du passé, des besoins qu’elles s’empêchent de résoudre elles-mêmes, en raison des trahisons du passé.
        Nous venons de faire le tour de la vanité de la guerre. Il n’y a de guerre que parce qu’on ne développe pas ce qui est facteur de paix : de la justice, du rapport de considération à l’autre, de l’éducation.

        A-t-on besoin de guerres ? demande Rémi.

        Quels enjeux, quelles idées vaut des morts ? demande Caroline.

        Qui meurent durant les guerres ? Demande Marie-Thérèse.

        Michel : « C’est l’idée que l’on nous donne de l’autre qui nous conduit à lui faire la guerre.
        Les guerres sont nécessairement le produit d’une propagande. »

        L’excuse du conflit de territoire et/ou de l’accès aux ressources.
        Aujourd’hui, on laisse entendre, en raison du réchauffement climatique et/ou de notre mode de vie, qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. Dès lors, l’autre devient un rival. Sont ainsi réactivés des logiques de guerre… Mais le problème de fond reste le même, on gagne à collaborer, à partager, à coopérer et non à se battre.

        Seul, le plus fort, le plus armé et le plus cruel gagne à défendre une logique de guerre.

        Des ressources
        – Dans ce forum, nous avons posté trois grandes théorie sur la guerre (Clausewitch, guerre juste / guerre utilitaire, et l’Art de la guere (Sun Tzu – Chine) cliquer ici :

        L’analyse de Rony Brauman de la guerre en Lybie.
        Emmanuel Pont : sommes-nous trop nombreux sur terre (et la question écologique) ?

        D’autres slogan anti-guerre, si jamais nous manquions d’arguements ou que nous nous laissions convaincre par notre pessimisme et la propagande des médias.

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        René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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