Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Sujet avec compte rendu : Emotions, peut-on leur faire dire n’importe quoi ? Lundi 1er juillet 2024 à 19h00, ANNEMASSE

2 sujets de 1 à 2 (sur un total de 2)
  • Auteur
    Messages
  • #7508
    René
    Maître des clés

      Rencontres philo pour le monde d’aujourd’hui, tous les lundis à 19h00
      NOUVEAU LIEU BRASSERIE L’ATLAS, 16, place de l’Hôtel de Ville. 74100 ANNEMASSE
      juste à côté de l’ancien lieu, la Taverne

      Pour ce lundi 01 juillet 2024 (compte rendu en bas de page, dans le message qui suit.
      Merci de votre attention)

      Le sujet est choisi parmi les propositions de chacun. Séance animée par Nadège, 
      Nous remarquons depuis quelques séances que nous venons avec des propositions assez solides, parfois relativement préparées. Nous manquons tout simplement de temps pour l’annoncer avec d’avance.

      Nous vous invitons néanmoins à venir avec vos propositions, vos questions ou encore des citations. Éventuellement, elles seront retenues par un vote ou inscrite sur notre agenda pour une prochaine fois.

      Pensez à des sujets qui vous importent. Nous défendons l’idée que l’on philosophe mieux à partir des thèmes qui comptent pour soi, qui nous impliquent ou des questions qui nous motivent en raison de ce qui est dit, ici, lors de nos rencontres ou dans la société et les médias.

      ———————————

      Compte rendu écrit de notre dernier sujet :  Guillaume Meurice ou la “joie mauvaise” de l’antisémitisme ? Cliquer ici.

      ————————————–

      Règles de base du groupe
      – La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
      – Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.

      Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
      – On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
      – Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
      – On s’attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
      – On s’efforce de faire progresser le débat.
      – Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.

      > Le moment de la conclusion peut donner l’occasion d’un exercice particulier :
      – On peut dire ce que l’on pense des modalités du débat.
      – On peut faire une petite synthèse d’un parcours de la réflexion.
      – On peut dire ce qui nous a le plus interpelé, ce que l’on retient.
      – On peut se référer à un auteur et penser la thématique selon ce qu’aurait été son point de vue.
      —————-

      Avec ou sans préparation, chacun est le bienvenu, les cafés philo sont par définition, contre toute forme de discrimination et de sélection par la classe sociale, le niveau scolaire, etc.

      ————————-
      René Guichardan, café philo d’Annemasse.
      > Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse, ici.
      – Le café philo à la Maison Rousseau Littérature à Genève, le premier vendredi du mois, c’est ici.
      Le café philo de l’Ehpad, les Gentianes, Vétraz-Menthoux. Annemasse”
      > Lien vers le forum des problématiques de notre temps (écologie, guerre, zoonose, démographie et philosophie.
      Ici, nous postons des cours, interviews, conférences dont nous avons apprécié la consistance philosophique
      – Lien pour recevoir notre newsletter Cliquer ici, puis sur Rejoindre le groupe.
      > Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici)

      #7513
      René
      Maître des clés

        Compte rendu : Émotions, peut-on leur faire dire n’importe quoi ?

        Presque étrangement, nous avons décidé de parler du même thème que celui traité à Grenoble la semaine passée (voir ici). J’en reprends alors l’introduction.
        Ce soir à Annemasse, nous étions neuf participants (comme à Grenoble), mais nous étions tous des habitués à nos échanges, si bien que le débat a pris une autre direction que celui animé à Grenoble.

        Introduction
        L’émotion est un ressenti, un éprouvé, elle est dans le corps, et elle fait irruption dans la vie, dans nos relations, avant généralement qu’on n’ait eu le temps de s’en rendre compte.

        En prenant un minimum de recul, on peut distinguer ce que les émotions tendent à nous faire faire, à nous faire dire et, si on les écoute davantage, on commence à percevoir les réactions que nous avons à leurs propos. Éventuellement, on adopte une posture d’accueil, à vrai dire, il est préconisé d’adopter une posture d’accueil pour être à l’écoute de ce qu’elles nous disent. À partir de là, on peut prendre conscience que l’on traduit, que l’on met en mots, que l’on interprète ce qu’on ressent. Autrement dit, on verbalise avec plus ou moins de pertinence et d’adéquation ce que la conscience sent et ce que les mots disent/traduisent des émotions ressenties.

        Plus loin encore, on peut élaborer des tentatives de compréhension en fonction des théories concernant donc nos émotions (neuroscience, approche phénoménologique, thérapeutique, comportementaliste, etc) et, très rapidement, on réalise que nos analyses sont presque systématiquement liées à des paradigmes d’interprétation. Voici un schéma qui a été partagé :

        Ainsi, fondamentalement, les questions qui peuvent se poser sont :
        – Sont-ce mes émotions qui prédéfinissent le sens de ma vie ?
        – ou est-ce ma conscience qui décide du sens de ma vie ?

        Pour souligner brièvement l’une des problématiques de cette double question, dans le cas où mes émotions prédéfinissent le sens de ma vie, on peut avancer l’idée qu’elles décident à la place de ma conscience, tandis que si c’est la conscience qui décide de ma vie, on peut présupposer qu’elle se met à part , voire en réaction aux émotions. Il nous faut donc creuser la question et tenter de souligner la relation qui sous-tend ce rapport entre pensée et émotions.

        Compte rendu de certaines questions et problématiques que nous avons partagées.

        François souligne plusieurs niveaux de lecture de nos émotions :
        – Le ressenti,
        – si on a accès à ce ressenti (les émotions peuvent être sous cloche)
        – Si l’on a accès à la compréhension de ce ressenti (quel est-il ?)
        – Si l’on a une maîtrise de la grammaire des émotions. La grammaire est une structure du langage, le vocabulaire contient les éléments du langage qui seraient, pour les émotions, l’identification des émotions. La grammaire serait la logique qui sous-tend la compréhension de nos émotions : le savoir académique, les théories que l’on adopte à leur propos.
        – Ensuite, il y a ce que l’on fait de nos émotions (de nos peurs, colères, gênes, etc.), c’est-à-dire comment nous les traduisons en acte et en pensée.

        Sinon, pour répondre à la question, peut-on faire dire n’importe quoi à nos émotions ? Non, estime François, car elles disent déjà quelque chose en elles-mêmes, or leur faire dire n’importe quoi consisterait en une sorte de trahison ce qu’elles disent déjà.
        La question qui se pose alors devient très pointue : les émotions, portent-elles en elles-mêmes un message ? Si oui, quel est-il ?
        Alternative : les émotions ne sont que des réactions physiologiques de base que notre conscience interprète. De ce point de vue, tout se tient dans l’interprétation de nos émotions, et non dans l’émotion elle-même.
        Ces deux postulats, qui ne s’excluent pas nécessairement, changent notre manière de nous disposer à écouter nos émotions, notre façon de les accueillir, mais aussi de les comprendre et le sens (le devenir) qu’on peut/veut leur donner.

        Un bref rappel à propos des émotions
        Il y a une entente générale pour distinguer les six émotions de base (universelles) : La peur, la colère, la joie, la tristesse, le dégoût et la surprise. Leurs fonctions sont directement liées, dans le monde animal comme chez les humains, à des modes de survie biologique :
        > fuir devant le danger grâce à la peur ou attaquer une bête, un ennemi grâce à une montée d’adrénaline qui va exciter la rage et la colère en soi,
        > se rapprocher de ce qui nous réjouit pour nous y attacher relationnellement, et s’attrister de la perte de ce qui nous réjouit pour le protéger, ou pour nous défendre de ce qui est susceptible de nous blesser,
        > se méfier de ce qui nous dégoûte et s’épargner de possibles empoisonnements, mais se laisser surprendre devant l’inconnu, le nouveau pour s’adapter à des changements.
        Ces réactions de base incitent à nous orienter dans un environnement, tandis que notre conscience cognitive (analytique) prend le relai pour découvrir, établir, apprendre ce qui est bon ou mauvais. De ce point de vue, l’émotion est moteur, la conscience est discernement.
        À l’étage suivant, les émotions se complexifient quand elles sont dites « sociales », c’est la honte, l’admiration, la reconnaissance. Puis, en s’associant à des fonctions d’anticipation, de projection, d’imagination, on découvre l’envie, l’anxiété, l’ambition, l’espoir. Le tout se conjugue alors à nos émotions de base (comme la peur) pour devenir des croyance, les totems et tabous de sociétés sans Etats, puis ceux de nos sociétés et civilisations modernes.

        Réaction physiologique et réaction psychologique, ce que je fais dire à mes émotions.
        On s’entend ainsi sur l’idée générale qu’il y a une physiologie de l’émotion. L’énaction postule par exemple que dès le niveau cellulaire (le vivant), il y a une recherche « du bien » au sens non moral du terme, puisque le vivant, à son niveau d’organisation le plus bas, ne vise qu’à se perpertuer. (Voir ici dans notre forum).
        « Toute chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être. » Spinoza. Éthique, chap III, proposition 6 (Voir notre forum avec les références Spinoza et les cours de Deleuze)

        Toutefois, à mesure que la vie se complexifie, des luttes ou des contradictions commencent à se manifester. Les animaux ont leurs émotions : lions et buffles hésitent à se combattre selon les rapports de force qui les opposent, mais aussi selon les ressources disponibles auxquelles ils ont accès dans leur environnement. En général, l’observation des espèces montre que, plus l’environnement est âpre, plus la lutte est rude, mais moins les animaux prennent des risques, ce serait également vrai pour les tribus humaines qui, alors, restent isolées les unes des autres, et se montrent très prudentes dans les rapports d’échange. Les espèces essaient simplement de survivre. À l’inverse, si les ressources de l’environnement sont importantes, plus les animaux sociaux tendent à s’organiser et à mener des combats, car ils se sentent de prendre plus de risque. La force du nombre suscite la prise de risque, le nombre est une force du point de vue sociobiologique. Peut-être se joue-t-il là (dans le nombre) des rapports de différenciation, de compétences et d’adaptation, voire de distinction et de reconnaissance pour le groupe (notamment pour les groupes humain) et, finalement, pour la survie de l’espèce ? (Voir ici dans notre forum, dédié aux théories de l’évolution, une conférence de Tatiana du collège de France) Sinon, qu’est-ce qu’on s’échange relationnellement parlant entre humains, voir par exemples:  Anthropologie du don, Alain Caillé, Marcel Mauss ou Rituels d’interactions, Durkheim, Goffman, Mead, Les chasseurs-cueilleurs ou l’origine des inégalités. Alain Testart (2022).

        L’être humain est-il un animal comme les autres ?
        Pour l’être humain, le niveau d’interaction corps-émotion-conscience est, semble-t-il, plus complexe/élaboré (ce qui ne veut pas dire “supérieur”, avec droit d’autorité de détruire ou de soumettre l’autre), non. Mais, nous enterrons nos morts, nous prions des dieux, nous écrivons notre histoire, nous créons une diversité de sociétés, nous essayons de nous gouverner, de nous donner des Constitutions. Nous pensons tous à l’animal politique d’Aristote.

        Plus finement, nous essayons de nous autonomiser, de mieux comprendre nos interactions et nos niveaux d’interdépendance avec autrui, avec notre environnement, etc. Nous tendons, semble-t-il, à nous auto-gouverner dans des rapports de conscience à soi-même, à autrui et au monde. Pour le dire peut-être plus précisément, sur un plan empirique, éthique et esthétique, si notre conscience se déploie de façon libre et délibérée, donc en partage dans nos rapports de co-construction avec autrui et avec nos manières de penser nos Constitutions, il semble qu’elle (notre conscience, ou la Conscience de l’Esprit, si je devais parler comme Hegel) tend à se donner davantage de possibilité de s’enrichir (par opposition au repli sur soi, par rapport au fait de vivre dans la peur, de faire de l’autre un ennemi, de ne pas s’ouvrir à l’inconnu, etc)

        Mais, il nous faut faire intervenir une distinction entre émotions et sentiments.
        Accédons-nous bien à toutes nos émotions, voire à toute la panoplie des sentiments que nous sommes susceptibles d’éprouver ? La question se pose en raison de notre aptitude à nier ou à ne pas écouter, reconnaître nos émotions. Peut-être que certains d’entre nous pressentent un sentiment d’incomplétude, non pas un vide en soi ou le sentiment d’un manque ou d’un effroi, mais bien celui d’une incomplétude : il ne me manque rien, mais la vie semble incomplète, insuffisamment habitée. La question se pose, me suis-je habitué à cette vie, à ses manques, aujourd’hui apprivoisés ? Et ainsi, je reste où je suis, j’ai appris à me contenter. Mais peut-être ai-je intériorisé dans un recoin de ma conscience ou par la force du conditionnement, le sentiment d’être ce que je suis ? Autrement dit, ce que je me sens être découle de que je me suis conditionné à être (certainement avec un environnement qui m’y a encouragé, sinon forcé, délibérément, ouvertement ou à mon insu).

        Passons à d’autres exemples pour sortir de notre monde (de l’en-soi)
        Pour prendre une émotion brutale : si je n’ai jamais tué, puis-je savoir ce que cela fait et comment cela peut modifier ma conscience de soi et mon rapport à autrui ? Si je n’ai jamais été éperdument amoureux ou fou d’attachement amoureux, puis-je comprendre la valeur des sentiments amoureux et la différence avec ceux seulement de l’attachement biologique ? Peut-être que je ne connais que la sécurité amoureuse et la possession de l’être aimé, mais non les expériences les plus fines et les plus sublimes du sentiment amoureux ? Si je ne connais pas le ravissement extatique, puis-je m’en faire une idée, saurais-je lui accorder un espace du possible ? Si j’ignore la transe ou le sentiment de joie dans le recueillement d’une prière ou dans la rencontre d’un être qui m’est cher, est-ce que j’ignore des parts émotionnelles de moi ou est-ce des sentiments auxquels je me ferme, que j’ignore, auxquels je n’ai pas accès, faute de les avoir connus, faute de les avoir « reconnus » ?

        Poursuivons le questionnement ou plutôt, l’exploration.
        Si la surprise esthétique devant un coucher de soleil qui se mire sur la surface d’un lac ne m’a jamais parlé, est-ce qu’il peut me manquer des émotions ou est-ce que je ne sais pas m’ouvrir à elles ? Est-ce que je dois me disposer à rencontrer le sublime pour précisément le découvrir, me laisser affecter par lui ou existe-t-il préalablement en moi ?
        Il semble que ce soit là que se joue une interaction entre sentiment et émotion. Il n’est pas impossible que nous fassions grandir l’un par l’autre et que la conscience se dispose à accéder à d’autres sentiments-émotions jusqu’ici inconnus. Autrement dit, pour que les sentiments interagissent, s’associent et s’interconnectent avec les émotions, grâce notamment à une capacité symbolique, grâce à des projections/expériences raisonnablement étayées, il faut penser plus loin que ce que l’écoute de l’émotion seule ou du sentiment seul nous révèlent passivement dans le ressenti de notre conscience du présent. La proposition que nous venons de formuler, pour l’instant, est raisonnable, adéquate à l’observation et en accord avec un ensemble de recherche, en Éthologie (notamment, Vincianne Despret).

        En somme, pour que les couples émotions-sentiments les plus fins, les plus subtiles et les plus complets s’élaborent davantage, nous parlent davantage, peut-être avons-nous besoin de leur présupposer du possible ? Par exemple, peut-être nous faut-il consacrer (accorder du sacré) à des rituels de deuil, y compris si je suis strictement non-croyant ? Ou encore, peut-être faut-il consacrer une énergie à une éthique-esthétique amoureuse, y compris si je ne crois plus en la relation amoureuse, y compris si je me trouve totalement désillusionné ? J’ai pu, avec le temps et mes lectures ici ou là, apaiser mes blessures, et mes carences affectives aujourd’hui ne m’agitent plus au point de ne pas entendre la vulnérabilité de l’autre ou les potentiels projets de sa conscience. Ce sont en gros les questions auxquelles nous sommes parvenues, elles sont comme des portes ouvertes sur des inconnues, sans que nous les laissions complètement vides de sens.
        Ps : nous avions évoqué l’esthétique japonaise (son raffinement) ou celle chinoise. Peut-être nous échappent-elles (ces esthétiques) ? Dans l’affirmative, ces esthétiques ou ces expériences émotionnelles nous affecteraient peu, faute de nous disposer à les voir, alors qu’elles disent quelque chose de notre humanité. Peut-on savoir si, dans notre incomplétude, ces expériences manquent à notre conscience de sorte à cheminer vers plus de sens et de complétude ? La neutralité, même, est-elle une fermeture si elle ne porte pas en elle un inspire susceptible de nous ouvrir à un autre souffle ?

        Essayons de conclure :
        Écouter, accueillir les émotions ne seraient pas suffisant en soi, bien que l’on puisse s’en contenter, voire s’y réduire, convaincu du sentiment, conditionné par les expériences du passé qui nous habitent, de nous y tenir. Mais est-ce de la suffisance, du renoncement volontaire ou une forme de passivité de l’être ? De quel risque puis-je me faire l’explorateur de moi et de la vie si toutefois, le sentiment me dit qu’il y a de l’incomplétude dans ma vie ou si, d’autres personnes, par leurs exemples et leurs expériences, semblent témoigner d’une puissance de vie, d’une éthique ou d’une esthétique qui ne peuvent me laisser indifférent ? En somme, si j’ai un peu le sentiment que tout n’a pas été vécu, si je me surprends à me laisser gagner par des renoncements tristes, des abandons fatalistes, si je me laisse appeler à des rires grossiers, à des saouleries abêtissantes, si je m’abandonne jusqu’à m’abîmer dans la solitude, je peux présupposer que je pâtis d’un conditionnement, d’un passé ou de ses miasmes, dont je ne sais me dégager. Alternativement, est-ce que j’ose m’aventurer et m’ouvrir à des horizons du possible, est-ce que j’ose me laisser surprendre par de l’inconnu ? Jusqu’où me faut-il présupposer quelque chose ou, à l’inverse, ne m’égarer en rien, et rester dans la chambre close de la non-pensée ? Quelle est votre expérience, qu’en dites-vous ?
        Il me semble que l’on peut présupposer, avec Spinoza, que la vie peut être pleine et entière JOIE. Faut-il le présupposer pour ne laisser aucune ombre derrière soi ?

        Ps 1: on l’a rapidement évoqué, mais le sentiment océanique serait une mémoire pré-consciente du foetus, que la naissance fait oublier, mais qui reste présente quelque part dans le tréfonds d’une mémoire bio-psychique (Freud). Les chamanistes y ont-ils accès ?

        Ps 2 : des recherches récentes en neuroscience montrent que le neurone ne produit pas simplement une décharge bio-electrique pour transmettre une information. Le neurone, lui-même, contiendrait des substrats d’informations captés dans l’environnement, comme s’il se préformait par l’information captée. Faut-il faire un rapport avec la Gestalt, psychologie de la forme ?
        Une rapide explication de l’expérience conduite sur ces neurones :  un groupe de souris est exposé à des informations, tandis qu’un autre groupe ne l’est pas. Les neurones des deux groupes de souris sont alors différents dans les zones attendus du cerveau. En revanche, si les deux groupes sont mis ensemble et que les souris communiquent entre elles et s’échangent des informations, alors des neurones avec des marqueurs de l’information inscrite en elles, peuvent apparaitre dans les deux groupes.
        Extrapolation : nos émotions de base (biologie innée transmise par ADN) et nos sentiments (relation d’attachement -épigénèse des attachements) s’imbriquent de telle sorte que le couple émotion-sentiment s’interpénètre si bien, qu’émotion et sentiment se muent l’un en l’autre, se confondent, voire forment une « identité » ressentie (on se sent cela).
        Ce point de vue peut expliquer pourquoi il est si facile de se laisser aller à nos conditionnements/imprégnations/attachements, que l’on peut les sentir comme « soi », et qu’il en coûte de se dégager de soi, de se défaire de nos schémas profonds et/ou d’en construire de nouveaux.

        ————————————-
        Ps : En raison de la crise démocratique que nous traversons, nous postons (cliquer ici), des interviews d’historiens, de sociologues, d’économistes, de journalistes sérieux et qui nous aident à comprendre les tensions politiques que nous vivons en regard à leur discipline. Pourquoi et en quoi nous sommes à l’aube d’un fascisme en tout point comparable à celui des années 30 de l’Allemagne Nazi ?
        ————————-
        René Guichardan, café philo d’Annemasse.
        > Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse, ici.
        Des cafés philo à Grenoble. Cliquer ici.
        – Le café philo à la Maison Rousseau Littérature à Genève, le premier vendredi du mois, c’est ici.
        Le café philo de l’Ehpad, les Gentianes, Vétraz-Menthoux. Annemasse”
        > Lien vers le forum des problématiques de notre temps (écologie, guerre, zoonose, démographie et philosophie.
        Ici, nous postons des cours, interviews, conférences dont nous avons apprécié la consistance philosophique
        – Lien pour recevoir notre newsletter Cliquer ici, puis sur Rejoindre le groupe.
        > Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici)

      2 sujets de 1 à 2 (sur un total de 2)
      • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.